Qu’est-ce que vous cuisiniez chez vous ?
Mme Pechieras : « Un peu de tout. Le pâté de pommes de terre, les choux farcis, le civet, les rôtis comme tout le monde. Des crêpes, des clafoutis.
Le pâtĂ© de pommes de terre c’était avec une pâte briochĂ©e. On peut faire une pâte feuilletĂ©e, mais pour nous c’est la briochĂ©e la meilleure.
Y a plusieurs façons de le faire, moi je mets les pommes crues, coupĂ©es plates assez fines. Je les fais pas cuire avant, y en a qui le font mais pas moi et qui les mettent dans la pâte avec la viande hachĂ©e, moi c’est pas pareil. Ça n’a pas le mĂŞme goĂ»t, le mĂŞme parfum. Je mettais de l’ail, du persil, de la chair Ă saucisse, sel, poivre. Y en a qui mette de la crème fraiche, moi j’en met pas.
C’est une spĂ©cialitĂ© limousine, quoique y a des rĂ©gions qui le connaissent pas bien.
Dans les annĂ©es 50 y avait pas de frigo, ceux qui avaient des puits quand je travaillais chez un notaire, y avait que le puit. On mettait dans un seau, une charlotte par exemple et on descendait dans le puit. Au lieu de la mettre dans le frigo vu que y en avait pas, et c’était juste au niveau de l’eau.
Les machines à laver, les congélateurs, on connaissait pas.
Je cuisinais ce que les petits me demandaient, c’Ă©tait pas trop compliquĂ©, c’est toujours meilleur chez les mamies. Et quand je faisais de la pâte briochĂ©e, les petits-enfants et arrière-petits-enfants me disaient : « mamie, tu gardes de la pâte crue » et on piochait dans le saladier pour manger la pâte crue. J’en faisais pour faire des beignets. Les beignets j’en ai fait pour le club des seniors de la Meyze. J’en ai fait jusqu’Ă 300, je l’Ă©talais, je laissais gonfler, pour les cuire il fallait des poĂŞles. Y a des gens qui venaient de Limoges pour en manger, je leur ai donnĂ© la recette et ils Ă©taient contents de les rĂ©ussir. »
Mme Maurin : « Un peu de tout, je faisais une cuisine tout Ă fait normale. Les lĂ©gumes parce que j’avais la chance d’avoir un jardin, des lĂ©gumes frais, quelques volailles, j’avais des lapins. J’avais la chance d’avoir des produits locaux, du coin.
J’aime bien faire les lasagnes, ça c’est nouveau j’en faisais pas avant. Mon petit-fils LĂ©o me demandait d’en faire, c’est vraiment pas Limousin, ce sont les italiens mais tout le monde aime bien ça. Je fais une sauce tomate pour faire que je fais pour la piperade. La piperade j’ai appris Ă faire ça dans le pays basque, c’est un plat de lĂ -bas, c’est fait avec des tomates, poivrons doux, des verts et jaune, oignons et compagnie. Faut que ce soit bien cuit, bien mijotĂ©. Je mets cette sauce dans les lasagnes, d’abord une couche de pâte que j’achetais. Je faisais ma sauce tomate, j’Ă©talais ça sur les pâtes, ça les imbibe. Après je fais beefsteak hachĂ©, que je fais cuire Ă la poĂŞle dans l’huile et je mettais sur la tomate, de la bĂ©chamel que je faisais, et après rebelote, une couche de pâte Ă lasagnes, de sauce tomate, de viande et je finissais par un peu de bĂ©chamel et du râpĂ©. Et de la chapelure. Et quelques morceaux de beurre qui fondent quand on met ça au four. Il faut quand mĂŞme que la pâte cuise. Et c’est bon !
En dessert je faisais des Ĺ“ufs au lait. Ă€ la campagne, j’ai les Ĺ“ufs des poules et puis le lait et c’est facile Ă faire. Les mĂ©mĂ©s font des Ĺ“ufs au lait. On bat bien les Ĺ“ufs, on met le lait un peu tiède, faut pas que ça les cuise, je fais un caramel dans un moule et après je mets l’ensemble dans le caramel et après au bain marie au four, pas trop chaud. Mais faut un certain temps, on reconnaĂ®t si c’est cuit si on pique le couteau et qu’il ressort un peu sec. C’Ă©tait un plat que faisait les mamans, les mĂ©mĂ©s en campagne, on a tout sur place. Pour que ce moins Ă©cĹ“urant, on peut mettre un peu d’eau dans le lait. Quoique maintenant c’est du lait Ă©crĂ©mĂ© qu’il y a, c’est plus du super gras qu’on utilisait autrefois. »
Mme Pichot : « Rien de spĂ©cial. Je cuisinais beaucoup mais ça dĂ©pendait des jours. J’aimais beaucoup les clafoutis, Mon prĂ©fĂ©rĂ© c’Ă©tait aux cerises. Ou aux pommes. C’Ă©tait une recette normale.
Le pâtĂ© de pommes de terre j’en faisais et j’aimais bien. Chez les autres je les aime pas, je les trouve beaucoup moins bons. On en mangeait le dimanche le clafoutis, ou le pâtĂ© de pommes de terre
Ă€ ma façon il Ă©tait bon. Et quand les enfants venaient en week-end, c’est ce qu’ils rĂ©clamaient. »
Mme Gourdin : « Fallait que je fasse de tout. Du poulet par exemple. Je faisais revenir dans la cocotte puis après je mettais un petit peu d’eau pour pas qu’il brĂ»le, j’ajoutais mes lĂ©gumes. J’attendais que ça soit cuit.
Je suis pas difficile, ici je mange de tout. »
Mme Bordas : « Je faisais de tout, du pâté de pommes de terre, des
tomates, des légumes. Je faisais beaucoup de pâté de porc.
Aussi de la pâte levĂ©e avec des abricots, c’Ă©tait bon !
Des tomates farcies, on avait plein de terrain, on avait un potager, mĂŞme un jardin, et un grand champ.
Je faisais Ă©normĂ©ment de gâteaux, mon beau-père adorait ça. C’Ă©tait bon les clafoutis, on avait les cerisiers, Ă la campagne on avait tout, c’est pas comme ici.
Je faisais de la confiture de prunes, on avait des cognassiers. C’Ă©tait ma belle-mère qui faisait les coins, elle les tordait dans un torchon, qu’est-ce que c’Ă©tait bon, c’Ă©tait merveilleux. »
Mme Besse : « Des nouilles. Les rĂ´tis, de la volaille que je faisais rĂ´tir, du canard. Après les enfants les mangeaient avec goĂ»t, c’Ă©tait le canard de mamie donc. Je faisais des gâteaux, des tartes. J’Ă©tais paresseuse alors j’allais chez le pâtissier pour prendre des bons gâteaux. »
Mme Ditlecadet et Mr Faure ont répondu à la question en même temps.
Mr Faure : « Ce qui Ă©tait tout fait Ă©tait bien. C’est moins fatiguant. Je faisais rarement la cuisine. Ă€ part les restaurants.
Mme Ditlecadet : – Les hommes s’occupaient de leur bĂ©tail, alors les femmes de ce temps, elles faisaient la cuisine.
Mr Faure : – En principe oui c’Ă©taient toujours les dames qui faisaient la cuisine. Fallait pas leur prendre leur business.
Mme Ditlecadet : – Je faisais de la sauce. Un civet de lapin avec des feuilles de laurier bien relevĂ© avec des frites bien grillĂ©es, bien dorĂ©es. Chez nous c’Ă©tait toujours un peu pressĂ© alors on faisait des clafoutis en dessert, quand y avait des cerises on faisait avec.
Autrefois on faisait des babas au rhum. Vous le faites dans un moule rond, vous mettez la pâte dedans et on le fait cuire, ça lève, faut mettre un peu de levure. Pour le sirop, faut l’arroser, on met le rhum. Pour que ce soit bien parfumĂ©.
Mr Faure : – Oui des babas avec beaucoup de rhum. J’aimais bien ça. »